L'histoire
de la p'tite rivière...
qui
voulait voir la Mer
Dans un
coin de la terre se cache une rivière
Un p'tit
coin d'paradis où s'écoule la vie
Depuis
des millénaires change le blé en poussière
Le Vicoin
a des mains qu'on appelle des moulins
Un jour de
fête des pères, le Vicoin solitaire
Me
souffla à l'oreille qu'il voulait voir la Mer
« Du
fond d'ma mémoire et du peu qu'j'm'en souvienne !
Va plutôt
prendre conseil chez ta sœur la Mayenne ! »
Le Vicoin
décidé poursuivit son chemin
En
laissant derrière lui poules d'eau et ragondins
Emportant
avec lui, la poudre d'escampette
Un
nénuphar ou deux et l'sourire du poète
Le Ciel
pleura un peu le départ du cours d'eau
Mais sait
que chaque rivière commence par un ruisseau
Le Vicoin
serpenta pareil à une vipère
Proch'
d'accomplir son rêve, celui de voir la Mer
Sa petite
aventure dura quelques semaines
Et sa
premièr' rencontr' fut bien sûr la Mayenne
Elle dit
: « Petit, Glisse-toi dans un coin d'mon lit !
Avec moi,
tu verras, c'est toujours la belle vie ! »
Le Vicoin
prenait vie dans un coin d'la Mayenne
Tous les
deux, côte-à-côte, ils ne formaient plus qu'un
Traversant,
tour à tour, des villages et des plaines
Ils
aperçurent la Maine qui traçait son chemin
La Maine
est très pressée, elle a un rendez-vous
« Venez
! J'vous emmène ! Et surtout accrochez-vous ! »
« J'espère
que c'est la Mer que tu emmènes voir ? »
« Mais
non ! J'n'en ai que faire ! Mon rencard c'est la Loire ! »
La Loire
est une grosse dame aux accents très sauvages
Elle
coince le Vicoin entre ses deux rivages
Puis lui
montre tour à tour ses petits îlots
A la fin
du voyage, c'est la Mer son cadeau
Voilà
comment j'ai vu, un beau matin d'été
La Loire
qui passait, le Vicoin à ses côtés
Chaque
rivière à le droit d'aller voir la Mer
Pour peu
qu'on la laisse faire... Tant qu'on pourra rêver !
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